
Fan Story : La Mouette
Aujourd’hui, pour la reprise de notre rubrique consacrée aux fans de la communauté francophone des fans du FCSP, nous recevons une véritable star de la scène des fans du FC St. Pauli, j’ai nommé la Mouette. Voyons ensemble ce qu’elle a à nous dire à nous, les fans francophones du FCSP.
– Salut la mouette, alors comment ça va ces derniers temps ? T’as vu qu’on avait dédié un logo à ton effigie il y a peu ? J’espère que tu t’es sentie flattée.
Oui bon, on va pas s’enflammer non plus, c’est pas Picasso qui l’a dessiné non plus votre logo. Moi, je suis flattée quand Pouponnette me gratte les plumes, tu vois le truc ou je t’appelle Botticelli pour te faire un dessin.
– Mais au fait, t’as pas un p’tit nom ? Un chouette blaze qui te colle aux plumes ?
Dis donc, Xavier, c’est ton blaze à toi. On est d’accord. Ben moi, c’est la mouette et ça me colle aux plumes comme un gland comme vous dites.
– Et dis-moi, tu sais que par chez nous, au FCSP, le respect de la diversité est important, je sais que t’as des collègues de tous acabits, des volatiles de toutes espèces. Que penses-tu de la défense des valeurs qui sont à la base de l’engagement des fans ?
Voilà enfin une bonne question, je commençais à m’impatienter. J’ai même cru que j’avais affaire à un blaireau et sa caméra cachée. Bon, tu es un peu moins blaireau que l’autre sur son balcon. Tu vois, moi en tant qu’oiseau, déjà tu oublies le terme volatile, parce que je te rappelle que Roberto est derrière la porte. Tu vas lui dire à lui que c’est un volatile ? Je crois pas, non, alors un peu de respect gamin.
Je réponds à ta question, arrête de te tortiller sur ton siège, ça m’irrite le plumage. Ouais le respect des valeurs. Tu parles des oiseaux de tous les horizons, mais dans ma bande il n’y a pas que des oiseaux et si tu t’étais un peu intéressée à ma biographie, tu saurais que j’ai des potes chiens. Parmi mes connaissances il y a même deux ou trois chats, un bonobo, trois girafes. Tu vois il y a même un héron repenti. Voilà quoi, moi ce que j’aime dans la vie, c’est la vie. Et putain, la vie c’est les autres. J’espère que je me fais comprendre. Je te donne un exemple, la musique parce que tout le monde écoute de la musique. Mozart, autrichien. Strummer, anglais. Fela, nigérian. Clarke, américain. Youn Sun Nah, coréenne. Dhafer Youssef, tunisien. Toutes les différences sont la richesse du monde. Mais tu vois, il n’y a qu’une richesse et un million de différences. Putain je suis bourrée ou quoi, je commence à philosopher. J’ai répondu à ta question ?
– Si tu devais définir ce que représente pour toi le FC St. Pauli, dans l’univers du football contemporain, quels seraient ta vision des choses et comment tu vois l’évolution possible de ce sport, en considérant que l’exemple du FCSP a tendance à faire des émules ?
Le foot, on s’en cogne nous les oiseaux, ce qui nous fait kiffer c’est les gens heureux et quand on survole le Millerntor les jours de matchs, ça tchatche et ça rie. Alors nous dans notre ciel on vole et danse au rythme des chants des supporters. La vie quoi, le bordel. Après c’est super cool que d’autres clubs prennent l’exemple du FCSP. Plus y a de lieux pour les Fous de Bassan plus on se marre. Non, je déconne un peu là, cela veut dire que tout n’est pas perdu face aux cons.
– Et côté sportif, tu penses quoi, la Mouette, de notre début de saison ?
Bien, ils sont bien les petits. Timo il est fort. Un vrai chef d’orchestre.
– As-tu des joueurs de l’effectif qui te plaisent particulièrement ?
Alors là tu parles à une professeure de yoga mon gros. Accroche-toi, j’ai une liste et si j’étais de chez vous à voile ou à vapeur y en a qui passeraient de bon quart d’heure.
Le petit Aremu, il est joli quand même, Irvine je lui tirerais bien sur la queue, la queue de cheval bien sûr, putain toi aussi tu es comme l’autre vieux lubrique. Dis pas non, je le vois dans ton regard. Mon chouchou c’est Simon, le beau Makienok, en plus son corps est une vraie bande dessinée, je veux le lire et le relire celui-là. Voilà tu es content de toi, je fais ma midinette.
– Tu nous vois où à la fin de la saison en termes de classement ?
Troisième, c’est bien troisième.
– Que penses-tu de la communauté francophone des fans du St. Pauli ?
Elle un peu cul-cul ta question, tu veux que je dise du mal de certains fans et après ils vont tomber sur la mouette et faire de moi un vulgaire poulet de barbecue. Xavier tu deviens tordu. Tu me déçois.
– Et enfin, as-tu un message pour Toto ou pour notre communauté ?
Longue vie à la communauté du Fan Club Francophone du FCSP. Vieux débris bonne tisane. Putain quel con celui-là.
Eh ben, c’est rien de dire qu’elle a la langue bien pendue, la mouette ! Et un drôle de caractère… mais c’est pour ça qu’on l’aime ! Allez, bon vol la mouette ! Si tu nous salues depuis le Wildparkstadion ce week-end, sois sympa, fais pas la bégueule et évite de nous arroser à la manière du poème de Jean Richepin (chanté, entre autres, par Georges Brassens) à la fin de ses Oiseaux de Passage :
« Ô vie heureuse des bourgeois ! Qu’avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne
Ça lui suffit, il sait que l’amour n’a qu’un temps.
Ce dindon a toujours béni sa destinée
Et quand vient le moment de mourir, il faut voir
Cette jeune oie en pleurs : “c’est là que je suis née
Je meurs près de ma mère et j’ai fait mon devoir”.
Elle a fait son devoir, c’est-à-dire que oncques
Elle n’eut de souhait impossible, elle n’eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L’emportant sans rameur sur un fleuve inconnu.
Et tous sont ainsi faits, vivre la même vie
Toujours pour ces gens-là, cela n’est point hideux.
Ce canard n’a qu’un bec et n’eut jamais envie
Ou de n’en plus avoir ou bien d’en avoir deux.
Ils n’ont aucun besoin de baiser sur les lèvres
Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Possèdent pour tout cœur un viscère sans fièvre,
Un coucou régulier et garanti dix ans.
Ô les gens bienheureux ! Tout à coup dans l’espace
Si haut qu’ils semblent aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe.
Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
Regardez les passer, eux, ce sont les sauvages
Ils vont où leur désir le veut : par-dessus monts
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages
L’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons.
Regardez-les ! Avant d’atteindre sa chimère,
Plus d’un, l’aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra ! Ces pauvres gens ont aussi femme et mère
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volailles comme vous
Mais ils sont avant tout des fils de la chimère,
Des assoiffés d’azur, des poètes, des fous.
Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu’eux.
Et le peu qui viendra d’eux à vous c’est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux ».
Articles similaires :
Vous aimerez aussi

St Pauli: Punk Rock Football
10 avril 2020
La saison 97/98 par son maillot
12 mai 2020