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Un autre football est possible

Comme annoncé hier par notre site, un texte important a été produit par le club de quartier et sa scène des fans. Ce document, nous l’avons traduit pour vous : il contient un ensemble de mesures à mettre en oeuvre pour réformer le système du football et le rendre plus équitable, performant et soutenable. Voici le contenu de ce travail essentiel produit par le FCSP et ses fans.

Un autre football est possible – réformer le football professionnel allemand

1. Préambule

Les crises montrent les faiblesses d’un système, on reconnaît actuellement clairement les faiblesses du système de football professionnel. Il vit actuellement une situation que beaucoup ne considéraient pas possible et qui n’était pas prévisible sous cette forme.

Cela montre que la structure du football professionnel tremble et que de nombreux clubs sont poussés aux limites de leur existence.

Mais même avant la crise du Corona, il y avait des voix qui critiquaient la perte croissante de « fondement » dans le football professionnel. La perte de confiance et l’aliénation entre les clubs d’une part et les supporters et parties de la société d’autre part se sont intensifiées ces dernières années. Les visions et les décisions progressives qui ne sont pas guidées par des intérêts financiers ont jusqu’à présent été une rareté dans le football professionnel allemand.

Cette image largement dominante de notre sport a contribué au fait que la discussion sur la reprise des matchs a été accompagnée de manière très critique.

Même si le redémarrage a été effectué à la mi-mai pour sécuriser de nombreux clubs et lieux, et à un moment où l’assouplissement des mesures était en préparation pour l’ensemble de la population et où les premières ouvertures avaient déjà été faites, le manque de compréhension qui s’est répercuté sur le football professionnel est également dû à cela et l’attitude est critique envers le développement des dernières années.

On ne pourra pas inverser ce développement. Cependant, afin de ne pas faire progresser davantage l’aliénation des supporters, qui constituent la base du succès économique de l’industrie, une réforme globale du système de football professionnel est essentielle. Pour que ce processus soit mené plus que du bout des lèvres, il faut d’une part ancrer des valeurs partagées dans les statuts des associations que sont la DFL et la DFB. D’autre part, des propositions de réforme concrètes sont également nécessaires. Ces valeurs doivent être négociées dans un discours large avec toutes les personnes impliquées : comment voulons-nous – tous ceux qui appartiennent au football en Allemagne – façonner le football et y participer ?

La culture démocratique, le travail pour la diversité et contre toutes les formes de discrimination, ainsi que le respect volontaire des directives et codes doivent être vécus et promus au sein de la DFB et de la DFL. Cela comprend également la mise en œuvre cohérente et transparente avec les supporters, d’autres groupes d’intérêt des clubs, tels que les sponsors et les partenaires, ainsi que, si nécessaire, des expert-e-s externes. Les cadres réglementaires et les restrictions applicables aux personnes concernées doivent être définis de manière plus précise et plus étroite, par exemple pour éviter la corruption et les chevauchements d’intérêts. Ces valeurs et règles doivent être incluses dans le processus de licence afin que toute violation puisse être sanctionnée immédiatement et légalement.

Avec une concurrence loyale, l’intégrité sportive, la crédibilité, l’acceptation sociale et culturelle des supporters et la stabilité économique du football professionnel doivent être aussi renforcées. Une concurrence vraiment loyale n’est possible que par une forte concurrence. Les processus – en particulier les mécanismes de distribution financière – de la DFL doivent être contrôlés de manière externe et indépendante.

À tous les niveaux de la DFL et des clubs, il doit y avoir une réorientation vers une gestion durable. Cette question est devenue plus claire que jamais lorsque les matchs ont été fermés au public. Le processus doit être continuellement et régulièrement réfléchi, au sein de la DFL et au sein de chaque club. Nous exigeons des structures solides qui ne visent pas seulement un succès rapide et qui fonctionnent largement indépendamment des fonds externes.

La participation des supporters organisés devrait également être ancrée dans les statuts de la DFL et la participation devrait être encouragée dans les clubs et ne devrait pas être restreinte davantage. La crise de confiance actuelle ne peut être résolue sans une réelle participation active.

Nous demandons donc à tous les clubs et associations sportives de charger leur prestataire de services, DFL e.V., de mettre en œuvre les ajustements structurels suivants :

  • Les revenus générés par l’association de la ligue (revenus des médias, sponsoring) doivent être mieux répartis pour accroître plus uniformément l’attractivité des compétitions nationales.
  • Vérifier et réglementer l’aspect des dépenses (par exemple pour les salaires des joueurs, les honoraires des consultants, les frais de transfert).
  • Récompenser la gestion durable et en sanctionner le contournement.

2. Concurrence loyale et gestion durable

2.1. Principe

Le sport prospère grâce à une concurrence loyale. Dans un environnement professionnalisé, cela passe non seulement par le respect des règles du jeu, mais aussi par une régulation équitable de la concurrence économique. Une concurrence loyale et une gestion durable ne sont pas concevables séparément. Le fait que certains clubs aient un avantage en compétition grâce à de l’argent qui ne provient pas de leur propre force économique met inévitablement d’autres dans la situation difficile de devoir prendre des risques économiques élevés pour ne pas perdre leur affiliation sportive. Les dernières semaines ont montré la situation précaire dans laquelle évoluent certains clubs.

Le principal moyen de contrôle en termes de gestion durable est la procédure d’agrément de la DFL, qui doit s’appuyer sur un ensemble commun de valeurs.

La prémisse décisive pour le succès d’un revirement du football professionnel loin du “plus haut, plus vite, plus loin” vers une compétition sportive équitable basée sur un comportement économiquement et socialement responsable est l’engagement honnête des clubs participants dans cette voie. La nouvelle réglementation ne s’appliquera que si tout le monde s’engage à respecter la loi, au lieu de rechercher des brèches et des définitions floues.

Les circonstances d’évitement et les instruments de financement pour modifier les conditions d’intégrité sportive en compétition doivent être interdits.

2.2. Exigences de concurrence économique loyale

Dans le football professionnel, la performance économique des clubs participants est d’une grande importance pour la qualité des équipes. En conséquence, la concurrence existe également dans le domaine économique – générer et utiliser de l’argent pour investir dans de meilleurs joueurs, entraîneurs et infrastructures. En termes de concurrence, des règles uniformes doivent également s’appliquer ici et leur respect doit être contrôlé.

L’influence financière externe en particulier (ci-après dénommés fonds « non originels ») met en cause l’intégrité et l’équité de la concurrence économique.

Des évolutions et des déséquilibres indésirables importants pouvaient déjà être observés avant la crise du Corona. La situation actuelle a rendu cela encore plus visible. L’activité économique et les réglementations existantes dans le cadre de la procédure d’agrément de la DFL sont essentiellement conçues pour la prise en compte de la saison suivante et non pour la durabilité économique.

2.3. Exigences de durabilité économique

Il doit être dans l’intérêt de tous les clubs participants d’agir de manière durable. L’existence et la pertinence de l’association sportive dans la compétition doivent également être maintenues à moyen et long terme. La durabilité est encore plus cruciale pour l’association de la ligue.

Contrairement aux sports populaires non commerciaux, le succès sportif dans la structure actuelle des plus hautes ligues de football conduit à de grandes disparités dans les besoins financiers des clubs. L’incitation à acquérir un avantage concurrentiel grâce à des mesures à court terme ou à la génération de fonds externes est élevée.

Cela met également sous pression les clubs qui souhaitent réellement fonctionner de manière durable. Ceux-ci seront obligés de prendre des risques importants qui représentent en fin de compte des paris sur l’avenir de leur position. Cela remet également en cause l’existence de l’organisation de la DFL e.V. et soulève des questions sur la responsabilité si cette course malsaine n’est pas structurellement empêchée.

En conséquence, cela détruit la stabilité de l’ensemble du système. Dans la crise actuelle, cela se traduit par une restriction massive du champ d’action de la DFL et des clubs individuels. De plus, le manque d’équité en matière de concurrence devient d’autant plus évident. Alors que par exemple, en raison de leur financement externe, les clubs d’entreprise ont un degré élevé de sécurité de planification et peuvent maintenir des structures, en particulier les associations indépendantes sont confrontées à des problèmes existentiels.

Il est particulièrement absurde que les clubs à la tradition développée, qui, grâce à leurs liens régionaux et à une large base culturelle de fans, contribuent de manière significative au haut niveau d’intérêt pour la Bundesliga et donc à des notations et une couverture élevées, soutiennent indirectement les clubs qui utilisent des canaux financiers spéciaux. Un réalignement et une évaluation doivent avoir lieu ici. Dans ce contexte et compte tenu de la tendance des ventes sociales, la privatisation des bénéfices de l’activité footballistique en cas d’excédent et la communalisation des coûts au détriment des contribuables en cas de perte des filiales footballistiques des entreprises – notamment en temps de crise aux perspectives sociales et économiques difficiles – en est un affaiblissement du système social fédéral et de l’intégrité de la concurrence de l’association nationale.

2.4. Opportunités de créer une concurrence équitable et durable

2.4.1. Prémisses

À partir des points décrits, nous posons les prémisses suivantes pour l’évaluation des mesures :

  • Le système des ligues (la DFL et ses interfaces avec d’autres ligues et compétitions européennes) est destiné à permettre une compétition sportive et économique équitable et durable.
  • La DFL doit avoir les opportunités réglementaires et économiques pour stabiliser le système des ligues nationales même en temps de crise et ne pas la rendre dépendante d’une solution paneuropéenne.
  • La stabilité économique du système global consiste essentiellement en la stabilité économique des clubs participants. La concurrence économique qui permet aux clubs de football de devenir des acteurs des marchés financiers doit être évitée. Le règle des 50 + 1 doit demeurer !
  • La compétition économique fait également partie de la compétition sportive et est positive tant qu’elle repose sur l’utilisation et le développement habiles des possibilités originales d’un club. Les entrées externes sans considération correspondante, comme une majorité de voix, devraient être évitées.

2.4.2. Traitement des ressources financières selon leur origine

Une approche pour une concurrence économique plus juste et plus durable consiste à porter un regard structuré sur l’émergence des ressources financières et à restreindre leur utilisation. Si on dessine certaines restrictions, par exemple en ce qui concerne le pourcentage d’un budget personnel, celles-ci devraient se rapporter aux revenus d’origine, c’est-à-dire aux fonds générés dans l’association de la ligue ou grâce aux propres performances du club, plutôt qu’à des ajouts externes.

Généré dans l’association de la ligue  Généré par le club  Généré en externe / Apport sans contrepartie  
Exemples :

Fonds TV
Parrainage des ligues
Sponsoring (club et jour de match)
Billetterie
Merchandising
Autres (location, etc.)
Aide d’État sans contrepartie
Mécène
Parrainage bien au-dessus de la moyenne du marché
Accords de transfert des pertes des associations d’entreprises
Caractéristiques principales :

Évaluation comme revenu d’origine
Généré collectivement
Non directement attribuable à des clubs individuels
Distribution aussi équilibrée que possible
Stabilisation du système
Évaluation comme revenu d’origine
Le cœur de la concurrence économique
Différenciation des autres clubs
Limité par des valeurs
Ne devrait pas survenir en dehors des zones à but non lucratif d’un club si possible
Délimitation nécessaire des groupes sous licence des sociétés tierces
Utilisation par les clubs :

Les fonds ne peuvent pas être prêtés
Une partie reste à la DFL pour financer ses mesures
Sinon utilisation gratuite
Utilisation gratuite dans le cadre des autres conditions de durabilitéUniquement dans les zones à but non lucratif
Neutre concernant les procédures de licence

2.4.3. Exigences économiques pour les clubs dans le processus de licence

En plus de l’analyse de liquidité pure pour la saison suivante, des exigences doivent être définies dans les domaines suivants. Les valeurs non originales doivent être prises en considération. Le revenu d’origine doit être vérifié et limité pour empêcher d’éventuelles violations des normes morales.

Les circonstances d’évitement telles que le marketing excessif et les services de parrainage dans une comparaison sectorielle doivent être évitées.

Ratio d’équité

Il convient de fixer un ratio de fonds propres minimum basé sur la forme juridique du club. Cela représente une mesure de sécurité intrinsèque du club.

Une seule considération du ratio de fonds propres, en vue d’une allocation (par exemple, une taille de budget) n’est pas opportune, car cela soutiendrait d’autres activités des investisseurs dans le système du football professionnel.

Limitation des dépenses ou du budget de l’équipe de joueurs licenciés

Les coûts du secteur des licences (salaires des joueurs et de l’équipe de fonction, jeunes équipes affectées au secteur des licences telles que U23 et U19, autres coûts d’exploitation) doivent être limités à une part des revenus d’origine, les revenus d’origine devant être vérifiés et, si nécessaire, réglementés. Les procédures nationales d’octroi de licences ou le fair-play financier de l’UEFA sont de bonnes approches, mais des mécanismes plus étendus sont nécessaires. Une solution européenne sous l’égide de l’UEFA doit être recherchée.

Évaluation inter-période

L’évaluation des clubs, limitée à une saison, doit être complétée par une évaluation inter-périodes. Il doit être démontré que le club est économiquement viable pendant plus de deux ans supplémentaires si les conditions essentielles de la saison pour être licencié sont remplies.

Délimitation des structures de club évaluées

Afin de pouvoir différencier les valeurs non originaires, il faut définir des structures de groupe qui forment le noyau du club. Il en va de même pour les flux de trésorerie qui sont effectués sans contrepartie et représentent un contournement. Les deux nécessitent un examen juridique externe et une classification.

2.4.4. Refonte de la répartition des revenus des médias DFL et des bonus de l’UEFA

Une compétition loyale comprend l’égalité des chances au sein d’une ligue ainsi que la perméabilité entre les ligues. Les grandes différences de ressources financières font qu’il est très difficile pour les clubs de s’établir dans la ligue supérieure après leur promotion. Afin d’augmenter cette chance et de permettre la compétition sportive sur un pied d’égalité, le système de distribution de l’argent télévisé doit être révisé. De plus, il faut développer un concept qui comble le grave déficit financier des clubs de 3e division.

La répartition des revenus médiatiques en Bundesliga a toujours été le problème le plus disputé. Compréhensible, dans les deux ligues, ils représentent de loin la plus grande partie des revenus totaux des clubs avec un peu moins d’un tiers chacun. Dans ce contexte, une nouvelle clé de distribution a été mise en place avec l’attribution des droits d’exploitation des médias pour la saison 2017/18. Cela concerne les quatre piliers de l’existence, de la concurrence, de la durabilité et des jeunes talents.

De manière significative, le pilier des équipes de jeunes talents est le seul qui ne se laisse rapporter aux tables finales sportives et est également la moins pondérée à 2% du total. Les centres de performance des jeunes sont la pierre angulaire de l’avenir du football professionnel. Le pilier en devenir doit être amélioré et conduit ainsi directement à une promotion plus forte des jeunes joueurs dans les clubs, ce qui à son tour conduit à un ancrage et une identification plus forts entre les clubs, l’environnement local et les supporters. La gestion durable (selon les critères mentionnés dans cet article) devrait également avoir plus de poids lors de la conception de la clé de répartition.

Le fait que les montants soient distribués avec un ratio de distribution entre les ligues de 80:20 ne conduit qu’à la conclusion que le statu quo entre les ligues doit être maintenu. Cela rend presque impossible pour les nouveaux venus de s’établir en Bundesliga, car ils auront toujours un désavantage financier face à des clubs de Bundesliga établis. Dans le même temps, l’argent de la télévision est une incitation pour de nombreux clubs à prendre des risques financiers afin soit d’intensifier la Bundesliga de toutes leurs forces et de la conserver en toutes circonstances, soit de se qualifier pour la compétition internationale. La crise de Corona a clairement montré à quoi pouvaient conduire ces surinvestissements, puisque 13 des 36 équipes étaient sur le point de faire faillite selon la DFL.

Le fait que le leader du championnat, le FC Bayern, ait célébré son huitième championnat consécutif lors de la saison 2019/2020 montre qu’il y a non seulement des écarts entre les ligues, mais aussi en interne dans les ligues. Dans ce contexte, il ne peut plus être question d’une concurrence pour le championnat. Dans une ligue de renommée internationale comme la Bundesliga, la question du championnat doit être hors de propos avant même la première journée de match. Aujourd’hui, le premier du classement TV obtient près de quatre fois (3,8 fois) des revenus des médias nationaux de la DFL par rapport au dernier. En ce qui concerne les revenus médiatiques internationaux de la DFL, le premier obtient même environ 13 fois ce que reçoit le dernier (en chiffres absolus autour de 45 millions d’euros).

Pour aggraver les choses, les meilleurs clubs reçoivent des fonds supplémentaires des compétitions de l’UEFA, qui sont de l’ordre de 60 à 90 millions d’euros pour un participant à la Ligue des champions (la somme correspond approximativement au chiffre d’affaires total d’un plus petit club de la Bundesliga). La Ligue des champions devient une société fermée et nuit aux ligues nationales. En distribuant les primes de l’UEFA aux ligues nationales ou aux associations de ligues, ces fonds peuvent être distribués de manière plus uniforme et plus compétitive.

Tous ces effets contribuent de manière significative au fait qu’il existe des écarts budgétaires allant jusqu’à environ 1 000% au sein de la Bundesliga.

Donc, cela ne peut être que l’objectif de promouvoir la concurrence pour le championnat, afin que la ligue devienne plus attractive. Une des clés pour cela est une distribution plus uniforme de l’argent de la télévision nationale. L’argent provenant du pool de revenus des médias internationaux, en revanche, doit être réparti également entre les clubs d’une ligue afin d’éviter de nouvelles inégalités.

Dans ce contexte, il faut également sensibiliser le public au fait que chaque club est 1/36 de la DFL. Et contrairement à l’économie réelle, où la concurrence stimule les affaires, il ne peut y avoir d’affaires dans le football sans compétition. Chaque club participe et bénéficie de cette compétition et non l’inverse. Aucun club n’est au-dessus du tout. Dans cet esprit, la DFL doit également affronter les grands joueurs et ne pas se faire séduire par des fantasmes comme une Super League de quelque nature que ce soit.

La réaffectation des droits TV pour la saison 2021/22 offre une occasion unique de corriger ce déséquilibre et de renforcer les deux ligues fédérales.

De plus, les entrepreneurs de télévision ne font pas leurs affaires par charité, mais veulent aussi avoir une part du gâteau. Et même si la DFL a tous les ingrédients pour faire le gâteau, les chaînes de télévision ont toujours le four. Et cela rend le football professionnel extrêmement dépendant, même s’il ne devrait pas l’être. A l’avenir, la question stratégique « Faire ou acheter ? » se posera ici. Le canal propre de distribution des médias de la DFL pourrait ouvrir davantage de potentiel de revenus, mais ne doit pas conduire à un marketing décentralisé et séparé des ligues ou des clubs.

2.4.5. Fair-play financier

L’idée de base du fair-play financier est que les clubs ne dépensent pas plus d’argent qu’ils n’en gagnent. En réalité, une moins-value de 30 millions d’euros est toujours permise au niveau européen, même avec des montants encore plus élevés, il n’y a pas nécessairement de sanction, comme l’ont montré les événements récents. L’idée de base du fair-play financier est néanmoins bonne et correcte et devrait être envisagée pour la DFL. Une orientation possible pour cela peut être trouvée dans la 3e ligue. Là, la DFB a introduit le fair-play financier, qui d’une part vise à réduire l’écart économique entre la 3e division et la DFL et d’autre part incite les clubs à faire des affaires de manière saine afin de devenir plus indépendants des bailleurs de fonds externes. Le concept se compose de deux pots différents : un pot de jeunes talents, dans lequel le travail du centre de formation des jeunes respectif et le temps passé par les joueurs de moins de 21 ans sont récompensés, et un deuxième pot, qui est basé sur le fait qu’un club a obtenu un résultat de saison économique positif et la qualité de sa planification. Une baisse précalculée, par exemple pour un investissement rentable dans les années suivantes, peut parfois même être récompensée. Une limite supérieure pour cette moins-value serait également obligatoire dans la DFL. Les associations qui réussissent à la fois dans leur travail avec les jeunes et qui ont un bilan économique positif et qui ont pu respecter leurs plans reçoivent de l’argent des deux pots. À la suite de cet exemple, nous appelons également à un fair-play financier national, qui ne se traduise pas par un abandon de la règle du 50 + 1.

En ce qui concerne la DFL, de telles considérations doivent être prises en compte lors de la redistribution des fonds télévisés.

2.4.6. Gestion des risques

Outre les risques dans le domaine sportif et les risques économiques directs, les facteurs techniques, organisationnels et personnels ainsi que les changements sociaux sont des facteurs importants qui influencent le développement entrepreneurial durable des clubs. Afin de garder un œil sur ces risques et d’être en mesure d’agir, chaque club doit mettre en place et exploiter de manière cohérente un système de gestion des risques. Les risques entrepreneuriaux devraient être analysés, évalués et, dans la mesure du possible, des contre-mesures devraient être fournies, contrôlées et dirigées.

Les exigences minimales pour ce système et un ensemble contraignant de risques à prendre en compte doivent être spécifiés par la DFL et vérifiés lors de l’obtention de la licence.

La DFL elle-même doit également exploiter un système de gestion des risques. Cela doit être lié à sa propre activité entrepreneuriale, mais aussi aux risques externes qui affectent le développement global des deux meilleures ligues professionnelles.

Le système de gestion des risques pratiqué sous la forme de licences a déjà donné au football professionnel allemand une base beaucoup plus stable que ce n’est le cas dans d’autres ligues européennes, mais les effets de la crise du corona ont également montré qu’il est loin d’être suffisant. Des instruments supplémentaires sont nécessaires pour l’analyse des risques, pour réglementer le comportement des dépenses et pour garantir la solvabilité et la viabilité économique.

2.4.7. Rôle des clubs en dehors de la règle du 50 + 1

Les clubs dont la structure n’est pas conforme aux principes de la règle du 50 + 1 doivent jouer un rôle secondaire dans la distribution des fonds générés dans l’association de ligue, à moins que les avantages économiques de leur structure ne soient compensés par d’autres moyens.

Le football, avec son histoire et les valeurs qui lui sont associées, est inextricablement lié à l’idée de base d’un club enregistré. Ce n’est que dans cette culture de club, façonnée par les membres, que le football pourrait devenir ce qu’il est encore largement en Allemagne aujourd’hui. Si l’on ignore les quelques clubs qui contournent ce principe, c’est toujours la pratique mise en œuvre par la grande majorité.

L’élément central d’une association en sont les membres. Ce n’est que si l’adhésion au club est abordable pour tout le monde qu’il y a une chance d’avoir une vraie vie de club, qui n’est pas simplement une construction d’alibi formelle. Une possibilité réaliste de participation active de chaque membre doit donc être le contenu obligatoire du processus de licence et même être récompensée, car la nature démocratique d’une association enregistrée doit être appréciée comme un travail sur la société.

2.4.8. Rôle de la DFL

Le cœur des responsabilités de la DFL en tant que fournisseur de services pour les 36 clubs de football professionnels est la commercialisation des droits communs et l’octroi de licences aux clubs participant à leurs ligues. En outre, leur rôle dans la stabilisation du système des ligues et dans la garantie d’une compétition sportive, économique et socialement durable sera renforcé. La DFL doit développer une attitude capable de se réguler et de s’orienter au-delà du dogme éternel de la compétitivité internationale. Dans le contexte des structures de distribution mal orientées, les finales internationales n’ont pu être atteintes au niveau international qu’au cours de la dernière décennie en trois saisons. Cela réfute la thèse d’une distribution encore plus injuste pour accroître la compétitivité internationale.

Création d’un fonds d’avenir et de sécurité

Une partie des revenus de la DFL doit être utilisée pour générer des actifs avec lesquels le système de la ligue doit être stabilisé économiquement. Ces actifs résultent d’un pourcentage de part par club, qui est basé sur les revenus des médias.

Le financement extérieur doit être évité. Il doit être utilisé pour

  • Atténuation des crises majeures affectant l’ensemble de la DFL (ex : perte soudaine de paiement des fonds TV, pandémie)
  • – Compensation des pertes d’un ou plusieurs clubs en cas de force majeure (par exemple, tremblement de terre, accident de centrale nucléaire)
  • – Investissements plus importants dans l’avenir de la DFL (par exemple, développer sa propre utilisation des droits de télévision, mesures inter-ligues pour améliorer la viabilité future)

Il n’est pas permis de l’utiliser pour soutenir des clubs individuels qui ont rencontré des difficultés économiques en raison de l’accroissement de leurs propres dettes.

2.5. Responsabilité sociale des entreprises (RSE)

Comme pour toute entreprise commerciale, les clubs professionnels devraient également, en raison notamment de leur intérêt public, être tenus de défendre la durabilité et d’assumer la responsabilité sociale. Il ne s’agit pas seulement de réaliser des projets sociaux, que presque tous les clubs ont dans leur portefeuille, mais aussi de créer et de mettre en œuvre un concept RSE pour toute l’entreprise. Cela comprend le traitement équitable de la concurrence ainsi que l’utilisation durable des ressources, la protection de l’environnement, une politique des ressources humaines conçue pour promouvoir la diversité et l’inclusion et la gestion correspondante des parties prenantes ainsi que des chaînes d’approvisionnement socialement responsables et une mesure d’impact correspondante.

Bien que le système de RSE individuel relève bien sûr des clubs individuels dans le cadre de leur entreprise et des circonstances locales, il incombe à la DFL de définir les exigences minimales et de les vérifier sous une forme appropriée dans le processus de licence.

Un instrument pour cela serait l’obligation d’établir un bilan de bien-être public qui, contrairement au bilan économique, n’évalue pas seulement la performance purement économique d’une entreprise. Il peut documenter l’impact social d’une entreprise de manière quantitative et / ou qualitative sur la base de critères économiques, écologiques et sociaux. La prise en compte d’actions d’intérêt public dans le cadre de la revue économique du processus d’autorisation renforce l’orientation des associations vers une gestion holistique de la durabilité. À cet égard, un catalogue de critères spécifiques au football devrait être élaboré par la DFL et intégré dans le processus de licence, et éventuellement crédité sur le revenu central de l’association de la ligue. La DFL doit non seulement traiter en détail le sujet de la responsabilité sociale des entreprises dans ses propres actions et prendre les mesures appropriées, mais aussi créer des structures adaptées qui soutiennent les clubs dans leurs efforts de RSE.

Il serait également judicieux d’introduire un code de conduite, c’est-à-dire un code de bon comportement vis-à-vis duquel l’association et tous ses membres s’engagent. Bien entendu, les violations de cet engagement doivent également avoir des conséquences.

2.6. Juridiction sportive

Dans les opérations de la ligue, une juridiction sportive juste et transparente de la part de la DFB est requise, qui sanctionnerait en particulier les comportements antisportifs sur la pelouse avec une référence directe au match. Des jugements transparents, compréhensibles et comparables renforceraient l’intégrité de la concurrence. Le tribunal sportif de la DFB devrait être composé de trois avocats indépendants, qui seraient déterminés par la DFL, la DFB et les associations des Länder. Une proximité particulière avec les comités devrait être évitée. Un code de processus serait établi en correspondance avec les particularités des participants à ce processus à l’échelle nationale. En particulier, les délais et les compétences devraient être adaptés aux circonstances. Les recours qui devraient être introduits dans les 24 heures et les délais dans la semaine sans possibilité de report doivent appartenir au passé. Un catalogue de sanctions et de mesures serait établi rendant les arrêts compréhensibles. Si des tiers sont impliqués, seules les actions qui ont un impact direct sur le jeu ou empêchent le jeu de se poursuivre seraient sanctionnées.

2.7. Promouvoir les jeunes et changement de club dans le domaine de la jeunesse

La formation et la promotion des jeunes joueurs doivent être sans réserve attrayantes pour les clubs. En principe, l’instrument de la compensation de la formation ne doit pas seulement être préservé, mais être étendu massivement et renforcé dans la mesure du possible dans le respect de la liberté d’exercer une profession. Il est obligatoire pour les clubs de la première et de la deuxième Bundesliga de maintenir les équipes de jeunes jusqu’aux moins de 23 ans. Le travail de formation des clubs à travers les centres de formation des jeunes doit être davantage promu, en étant indépendants financièrement de l’adhésion à la ligue et plus qu’avant de la procédure de licence.

Le recrutement des jeunes joueurs jusqu’aux jeunes-A doit généralement être nettement plus restrictif, modernisé et vérifiable. Les avantages indirects ou directs en faveur de tiers extérieurs au club par le biais d’un changement de jeunes joueurs doivent être évités ou sanctionnés de manière fiable. La réglementation des acteurs locaux doit être maintenue et étendue.

Grâce à l’introduction d’un droit de double appartenance jusqu’aux U14 inclus, les clubs sans centre de formation peuvent également participer financièrement afin d’investir à nouveau dans la promotion des jeunes talents. Cela laisse les plus jeunes dans leur environnement et leur club parent. Néanmoins, il est possible de définir de nouveaux stimuli.

À cette fin, des partenariats de clubs peuvent être établis et des synergies locales créées. Toute compensation reste dans le football des jeunes.

La mise à disposition de joueurs issus des centres de formation pour les mesures de sélection en vue des opérations de formation devrait devenir volontaire. Le centre de formation n’a qu’à s’engager auprès de l’association régionale responsable pour les comparaisons de performances. Les acteurs nationaux restent exemptés de cette obligation de stationnement. Une institution indépendante en particulier pourrait évaluer les « règles du jeu » pour la formation des talents sur ce point. Les changements de jeunes joueurs de moins de 10 ans ne devraient être possibles que dans un centre de formation de catégorie supérieure. La réglementation plus stricte des changements de club chez les jeunes soutient la promotion régionale des talents et une concurrence loyale. Le système de conseil pour les enfants et les adolescents est également sévèrement limité. Les enfants et les adolescents restent dans un environnement familial, mais ont toujours la possibilité d’obtenir une éducation de haut niveau de bas en haut.

En outre, les clubs sont incités à investir dans la formation des jeunes et à obtenir la catégorie de centre de formation la plus élevée possible.

3. Intérêts des fans au sein de la DFL

Le football vit à travers ses fans et ses émotions. Le “produit” football à la télé ne fonctionne pas avec une vue sur des tribunes vides et sans ambiance. La Bundesliga profite considérablement de l’atmosphère et des images créées par les fans. Ce n’est pas pour rien que la Bundesliga est considérée comme l’une des meilleures et des plus attrayantes ligues au monde en raison de sa culture de fans.

Presque tous les sujets au sein de la DFL ont une influence directe ou indirecte sur les fans et la culture des fans. Normalement, on devrait supposer que les fans sont également entendus et impliqués dans les décisions. Actuellement, cependant, ils sont souvent confrontés au fait accompli. Il est donc essentiel de donner aux fans l’opportunité de participer d’égal à égal au discours et in fine aux processus de décision au sein de la DFL.

La DFL bénéficierait également dans ses décisions futures en représentant les intérêts des fans. Les décisions et les mesures « impopulaires auprès des fans » qui déclenchent des réactions telles que les boycotts de matchs et les manifestations (dans le pire des cas, même les abandons) pourraient être affaiblies ou, au mieux, empêchées.

Les fans devraient être entendus au sein d’un conseil consultatif, qui serait affilié au présidium de la DFL, sur toutes les questions liées aux fans et faire une recommandation. Si cette recommandation n’était pas suivie, le rejet devrait être raisonnablement justifié. Cela servirait également à la transparence dans la construction du football professionnel, autrement moins transparent.

L’envoi des représentants des fans démocratiquement légitimés devrait être laissé aux organisations et aux groupes de travail qui traitent de la question à travers les scènes de fans et les clubs. La formation d’un groupe de travail « Fan Representation DFL » peut être imposée à ces organisations et groupes de travail. Il faut veiller à ce que ces groupes de travail soient accessibles en permanence à tous les fans qui souhaitent s’impliquer afin d’assurer une légitimation et une large acceptation dans les scènes de fans.

Groupe de travail DFL « Football Professionnel du Futur »

Également dans les groupes de travail de la DFL prévus sur l’avenir du football, les représentants des supporters de diverses organisations doivent avoir le droit de voter et de se façonner. C’est le seul moyen de garantir que les intérêts de ceux qui font du football plus qu’une entreprise reçoivent une attention suffisante. De plus, un ou plusieurs groupes de travail doivent non seulement être organisés et accompagnés par la DFL, mais au moins être mis en place à un bureau partagé avec la DFB. Un réalignement ne concerne pas seulement les 36 clubs de football professionnels de la 1ère et de la 2ème Bundesliga, il doit être également considéré qu’il ait un impact sur plus de 24500 autres clubs.

4. Conclusion

La DFL et les clubs doivent reconnaître que le football en Allemagne est bien plus qu’une entreprise. Il ne vit que de l’attachement émotionnel de millions de personnes à ce sport et doit donc non seulement être guidé par des intérêts économiques lors de la prise de décisions fondamentales, mais doit représenter les intérêts de tous les clubs et de leurs membres. En tant qu’acteur social, il est également obligé d’assumer sa responsabilité envers le grand public et donc aussi de prendre en compte les enjeux sociaux, politiques et sociaux.

Cela inclut en particulier l’idée d’une concurrence loyale et honnête. C’est aussi l’occasion de redevenir un modèle : pour la société dans son ensemble, pour les millions de personnes qui se tiennent dans ou à côté du stade chaque semaine, mais aussi pour les clubs et organisations d’autres pays qui se trouvent actuellement dans une situation similaire. Les clubs de la DFL doivent se positionner de manière proactive et avancer sans se référer à, ni même attendre les décisions européennes. Même si le chemin pourrait même conduire à des désavantages compétitifs à court terme, la ligue devrait être un modèle et un pionnier pour attirer avec elle d’autres ligues, associations et groupes d’intérêt et les convaincre du chemin à suivre.

Un réalignement des priorités, qui dans le passé étaient de l’ordre du business, du sport puis des supporters / culture, vers un modèle où prédomine le sport, les supporters / la culture et enfin le business apporterait une contribution significative à la reprise du système.

Source : https://www.fcstpauli.com/

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